Les victimes de terrorisme : entre ombres et lumière...
En juin 2015, Dominique ARCADIO intervenait à la "Journée de Médecine Légale" de Lyon.
(...) "Ils nous parlent, en miroir, du préjudice singulier, irréductible, des victimes d'actes de terrorisme.
Un préjudice non comparable à celui d'un drame automobile, peut-être proche d'une catastrophe collective par sa surmédiatisation, mais qui au fond vous laisse seul.
Peut-être parce que les victimes innocentes ont été choisies comme cibles pour servir un message profondément malfaisant.
Suprême injustice.
Bien sûr, la loi a reconnu, à l'un comme à l'autre, une reconnaissance particulière :
- avec un fonds spécifique crée en 1986,
- un statut propre créé en 1990,
- un « préjudice psychologique exceptionnel des victimes de terrorisme » indemnisé par le Fonds de Garantie.
Cela éteint-il pour autant leur soif inextinguible de justice ?
Cela suffit-il à écarter la peur, voire la terreur qui s'installe ?
Cela peut-il remplacer l'absence et la culpabilité d'être soi-même vivant ?
Les victimes de terrorisme doivent réintégrer peu à peu notre communauté humaine.
La réparation intégrale indemnitaire, prévue par nos textes, est nécessaire et peut se mettre en place.
Il faut qu'elle le soit.
Les victimes connaissent la persistance, plus ou moins longtemps après les attentats, de souffrances psychiques et sociales graves : reviviscence des événements en permanence, troubles du sommeil, culpabilité par rapport aux disparus.
C’est aussi ce que nous disent ces deux récits.
Les victimes ont besoin de se sentir soutenues par leurs instances politiques et diplomatiques.
Cette aide ne peut pas se limiter à une apparence.
Il y a, dans ces faits de terrorisme, un syndrome particulier irréductible, qui ne peut s'amender qu'avec le soutien de tous :
- des acteurs de soin,
- des employeurs et de la société,
- du Fonds de Garantie,
- des avocats qui prennent en charge les victimes,
- de l’Etat." (...)